Lorsque Roger Federer a fait ses adieux au circuit en pleurant, il a fait la promesse de ne devenir «ni un fantôme, ni un étranger» pour le milieu du tennis. Jusqu'à présent, l'homme de 42 ans a tenu parole. A la demande de ses enfants, il vient de se rendre plusieurs jours à Wimbledon, où il détient toujours le record de victoires.
Federer ne s'est guère montré dans les tribunes ainsi qu'aux bords des terrains. Il n'a par exemple pas assisté aux adieux d'Andy Murray sur le court central en première semaine, car il avait d'autres obligations, comme il l'a fait savoir à la chaîne de télévision ESPN.
RF représente une bonne douzaine d'entreprises, dont On, dont il est également actionnaire depuis 2019. Fondée en 2010, la marque helvétique était d'abord uniquement concentrée sur les chaussures de running. Il y a eu en 2016 une première gamme de vêtements et On est aujourd'hui présent dans plus de 60 pays, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne, au Japon, en Chine, au Vietnam, en Australie et au Brésil.
Lorsque Federer a rejoué à Doha en mars 2021, 14 mois après son opération au genou, il portait une paire de chaussures de tennis spéciale, la première confectionnée en Suisse. «Rodgeur» avait lui-même participé à son développement. Ce n'était que les débuts de la marque dans le milieu du tennis. Il existe désormais plusieurs modèles disponibles à la vente et On collabore avec la Polonaise Iga Swiatek, actuelle n°1 mondiale.
Les signatures de Swiatek et Shelton, suivies de celle du Brésilien Joao Fonseca, 17 ans, ressemblent à une déclaration de guerre envoyée à la concurrence établie depuis des décennies. «Il s'agissait pour nous de frapper fort», explique Feliciano Robayna.
Le Panaméen travaille chez On depuis bientôt sept ans et gère le programme «Tennis» depuis août 2023. La stratégie a fondamentalement changé. Rien que depuis la mi-mai, l'équipementier a recruté quatre joueurs supplémentaires.
Il y a d'abord l'Italien Flavio Cobolli, 22 ans, et de loin le plus ancien. La Coréenne Yeri Hong, 13 ans, est la meilleure de sa génération. L'Allemande Julia Stusek, 16 ans, vit et s'entraîne en Suisse, au TC Froburg Trimbach-Olten où son père travaille comme coach. Sa mère n'est autre que la Tchèque Petra Holubova, autrefois 132e mondiale. A 14 ans, Stusek - présente cette année dans le tableau juniors de Wimbledon - a déjà intégré le Top 1000 féminin. Elle est entraînée par Melanie Molitor, la mère de Martina Hingis.
De tels talents n'existent malheureusement pas en Suisse. «Nous sommes très fiers de nos racines et nous les maintenons», tient à préciser Robayna. Si un joueur helvète incarne les valeurs recherchées, «nous serons heureux de le soutenir». Le talent est crucial, mais l'éthique de travail et le charisme comptent tout autant.
«Nous voulons des visages qui électrisent le tennis par leur jeu et leur personnalité», explique Feliciano Robayna à CH Media, le groupe auquel watson appartient. Il dit aussi que ce n'est pas un hasard si les origines des joueurs sont aussi diversifiées. «Nous cherchons aux quatre coins du monde les talents capables d’inspirer des générations entières», détaille le responsable.
Roger Federer se concentre sur demande sur le développement de nouveaux produits destinés aux athlètes. Sans lui, l'entreprise zurichoise ne se serait pas imposée aussi rapidement et durablement dans le tennis. En tant qu'ambassadeur et actionnaire, Roger a favorisé les signatures de Ben Shelton et d'Iga Swiatek, sous contrat avec son agence de management: Team 8.
Le sponsoring fait partie des missions de l'agence, mais Federer est «particulièrement engagé quand vient le moment de soutenir la prochaine génération de joueurs», détaille Robayana. Dans le cadre de ses missions avec On, le Suisse apporte ainsi son soutien et ses conseils à Flavio Cobolli, Joao Fonseca, Yeri Hong, Julia Stusek et Reda Bennani. On peut seulement regretter que la marque n'ait pour l'instant intégré aucun joueur helvétique dans son plan. Les diamants internationaux, eux, sont choyés. On et Federer cherchent à en faire des bijoux.