Pas envie d'aller à un entraînement ou à un match? Rien de plus facile, en mobilisant les grands classiques: un examen à réviser pour le lendemain, l'anniversaire de la grand-mère de la copine, une réunion de travail qui est venue se greffer au dernier moment ou encore la petite tension au niveau du mollet.
Mais certains footballeurs romands se sont montrés bien plus créatifs et originaux. Certains avec réussite, d'autres avec un échec cuisant et un savon de leurs coachs. Ceux-ci nous racontent le pire qu'ils ont entendu durant leur carrière.
Dans notre société, le travail est particulièrement bien vu et prend une place très importante chez les gens. C'est donc logiquement un prétexte souvent avancé par les footeux en panne de motivation. Meshar Arifi, entraîneur de l'AS Charmilles en 4e ligue genevoise, peut en témoigner:
En Valais aussi, les journées sont très longues pour certains. «On avait un match avancé au vendredi soir», rembobine Baptiste Bétrisey, coach de la 2 du FC Saint-Léonard (3e ligue). «Pour ne pas venir, un joueur a prétexté un rendez-vous avec le carreleur à 20h00.»
Si un entraîneur peut particulièrement être clément, c'est Emir Samardzic, sur le banc du FC Le Landeron (3e ligue neuchâteloise). Avant d'avoir les oreilles qui saignent, il a malmené celles de son entraîneur quand il était joueur. «Une fois, j’ai prétexté un déplacement professionnel pour aller, en fait, au Festival de Cannes. L’entraîneur l’a su par la suite», rigole l'ex-milieu du FC Colombier, entre autres.
Jouer sur la corde sensible est aussi généralement efficace. Et c'est bien connu, les animaux amadouent. «Un de mes joueurs s'est excusé en expliquant qu'il devait amener son lapin chez le vétérinaire», sourit Ali Murat Sahindal, entraîneur de la deuxième garnison du FC Saint-Blaise (NE).
Et si les animaux sont combinés avec les traditions, c'est à coup sûr bingo! Les Valaisans ne diront pas le contraire. «La semaine dernière, un de mes gars n'est pas venu au match parce qu'il est allé voir les combats de reines à Aproz», se marre Baptiste Bétrisey.
Chez les pros, les exemples de footballeurs qui font très attention à leur apparence sont légion. Malgré l'absence de caméras, leurs homologues de foot de talus sont pareils. «Je ne peux pas venir jouer parce que je dois me faire épiler avant les vacances», a par exemple entendu Ali Murat Sahindal.
«Je ne peux pas être présent car j'ai coiffeur», s'est fait dire Hervé Perret, qui officiait au FC Saint-Sulpice, en 4e ligue vaudoise.
Après une séance beauté, les footeux sont fin prêts pour aller faire la cour. Certains ont le courage de le dire. «Un jeune de 19 ans m'a avoué, tout gêné, qu'il avait un rencard Tinder avec une fille à Vevey», se souvient Lionel Pisani, à la tête du FC Romanel. «C'est bien, parce que j'avais demandé à mes joueurs d'être francs dans leurs excuses, même si ça montre que la motivation de jouer au foot n'est pas toujours très grande...»
D'autres assument beaucoup moins. «On avait un match à 15h00 le lendemain des Brandons de Payerne», rejoue Flavien Hofer, coach de la 2 du FC Domdidier, dans la Broye fribourgeoise.
Certains ont la fâcheuse habitude de rester au lit, même sans charmante compagnie. Pas de réveil musculaire, donc. Pas de réveil tout court, même. «On avait l'entraînement à 19h30», rembobine Lionel Pisani. «Les joueurs peuvent me dire jusqu’à 14h00 s’ils seront présents ou non. L'un deux n'est pas venu, sans s'être excusé. Alors je lui ai mis une brossée par message. Sa réponse, plus tard dans la soirée? "Désolé, je me suis réveillé à 20h00, j’ai fait la sieste." Le mec est facteur et a fini le boulot en début d'après-midi... Une sieste jusqu'à 20h00, tu parles!»
Le sommeil n'est pas le seul besoin fondamental qui empêche les footeux romands d'être dispos. «Je ne peux pas venir parce que je dois me faire à manger», a argué l'un des protégés d'Ali Murat Sahindal à Saint-Blaise. Si c'était un plat préconisé par le diététicien, l'absence est à moitié pardonnée.
Du côté de Domdidier, l'un des membres de la 2 n'a peut-être pas suivi les conseils culinaires d'un expert. Flavien Hofer se marre encore:
Et puis, il y a aussi les petites natures. Ali Murat Sahindal rapporte une discussion qu'il a eue avec l'un des siens:
- «J'ai mal à un orteil...»
- «Mais tu peux quand même venir pour courir un peu, non?»
- «Ah non, mais j’ai aussi la lessive à faire!»
D'autres footeux ont su mettre à leur profit l'actualité. «On a commencé la préparation de la deuxième phase le 3 février, et un des joueurs est revenu seulement il y a deux semaines, prétextant qu'il avait eu un Covid long», rit jaune le coach de Romanel, Lionel Pisani.
Pour la plupart des excuses, même abracadabrantesques, impossible de savoir si elles sont vraies ou bidons. Mais certains footballeurs se sont fait prendre la main dans le sac. A Romanel, ils n'ont pas été assez riguoureux:
Lionel Pisani a démasqué deux autres filous: «Un joueur sort avec la soeur d'un coéquipier. Ce dernier m'a expliqué qu'elle organisait un anniversaire surprise pour son chéri et que tous deux seraient du coup absents à l'entraînement», détaille le technicien.
Dans le Jura aussi, des petits malins ne l'ont pas assez été. «On allait jouer l'avant-dernier match de la saison de 2e ligue dans la région biennoise», rembobine Alain Bottelli, coach de la une de l'US Boncourt.
Avec le recul, l'Ajoulot se marre au bout du fil. Il enchaîne sur une deuxième anecdote, qui le laisse encore bouche bée aujourd'hui: «Un joueur m'a dit qu'il partait en vacances. Je le croise en Ajoie, surpris de le voir encore là. Une semaine plus tard, rebelote.» Alain Bottelli lui demande alors ce qu'il s'est passé.
Et vous, c'est quoi la pire excuse que vous ayez entendue (ou formulée, qui sait!) pour éviter un entraînement ou un match? On attend vos réponses dans les commentaires 😉