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Google Street View, le meilleur ami des pros de la course d'orientation

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Google Street View, le meilleur ami des pros de la course d'orientation

Les spécialistes des épreuves de sprint préparent leurs compétitions avec le service mondial de cartographie en ligne. Le coach de l'équipe de Suisse féminine explique comment ils s'y prennent.
16.08.2022, 18:3016.08.2022, 18:55
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Lilly Graber est devenue cet été vice-championne du monde juniors en sprint. La Suissesse de 19 ans s'est imposée dans les ruelles étroites de Carapito, au nord-est du Portugal. Quand le journal de son canton (l'Aargauer Zeitung) lui a demandé comment elle avait réussi à briller dans une épreuve de vitesse qui n'est pourtant pas sa spécialité, l'orienteuse a expliqué avoir eu recours à Google Street View avant la course. Cela lui a permis de parcourir les rues à l'avance et de prendre de précieux points de repères.

La plupart des disciplines de course d'orientation se disputent en forêt et dans ces cas-là, évidemment, Google Street View n'est pas vraiment utile. C'est différent dans les épreuves de sprint, où les athlètes sont lâchés dans les villes du monde entier avec très peu d'informations. Ce n'est qu'au moment du départ en effet, juste après le déclenchement du chrono, qu'ils reçoivent la carte de l'épreuve et découvrent la vingtaine de points de contrôle qu'ils devront passer. L'itinéraire entre ces différents postes est libre. Le but: réaliser le parcours (entre 4 et 4,5 km) le plus vite possible, donc trouver le chemin le plus court entre chaque poste.

Elena Roos à un point de contrôle lors des Européens de Neuchâtel l'an dernier. Chaque sprinteur/sprinteuse court avec un badge électronique qui enregistre à quel moment il/elle a franchi chacun des p ...
Elena Roos à un point de contrôle lors des Européens de Neuchâtel l'an dernier. Chaque sprinteur/sprinteuse court avec un badge électronique qui enregistre à quel moment il/elle a franchi chacun des postes.

Tout l'intérêt, pour ces athlètes, est d'avoir déjà quelques points de repères avant le départ. Savoir situer une église, un parc ou une école peut les aider dans le choix de leur itinéraire, et leur faire gagner de précieuses secondes. Or tout se joue parfois à une seconde près. L'année dernière lors des Européens de Neuchâtel, deux athlètes ont terminé exactement dans le même temps (3es ex-aequo) après plus de 16 minutes de course.

Le problème pour les orienteurs est double: ils connaissent rarement la configuration des villes organisatrices et ils n'ont pas le droit de s'y rendre en repérage avant la compétition. Google Street View demeure donc le moyen le plus efficace de faire connaissance avec leur futur terrain de jeu.

Mais par où commencer? Les Mondiaux 2023 auront lieu à Česká Lípa, une cité tchèque de 40 000 habitants. Les sprinters qui y participeront devront-ils apprendre le réseau de la ville par coeur? «Pas vraiment. On sait souvent où sera jugé l'arrivée. Cela permet de cibler la zone à étudier, nous apprend Baptiste Rollier, coach de l'équipe de Suisse féminine. Parfois même, on a une idée du lieu d'arrivée, ce qui rend les choses encore plus simples.»

Baptiste Rollier lorsqu'il était encore athlète.
Baptiste Rollier lorsqu'il était encore athlète.

Dans les semaines qui précèdent la course, l'entraîneur crée des parcours d'entraînement sur une carte de la ville organisatrice. Il demande ensuite à ses championnes de réaliser ces itinéraires sur Google Street View en empruntant le chemin le plus court. Le jour de la compétition, elles n'auront que deux outils avec elles pour les aider: une boussole et une carte géographique. Tout le reste, elles devront l'avoir en tête.

Mais toutes les villes ne sont pas référencées sur le célèbre service de cartographie. «Dans certaines d'entre elles, nous n'avons accès qu'aux rues principales. Il faut faire avec», philosophe Baptiste Rollier. Quand il a commencé sa carrière il y a 30 ans, Google Street View n'existait pas. Les orienteurs se préparaient avec de simples cartes en 2D.

Maintenant que d'autres outils de préparation existent, les organisateurs ont dû corser un peu les choses. Sur les épreuves de sprint, ils leur arrivent d'ajouter des barrières artificielles (inscrites sur la carte) pour bloquer certaines rues et confronter les athlètes à un problème qu'ils n'avaient pas pu anticiper. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'ils se préparent à une compétition, les orienteurs essaient de comprendre la ville plutôt que de mémoriser les itinéraires possibles.

De toute évidence, retenir par coeur le plan d'une ville est impossible. Surtout lorsque cette ville est Matera; une cité italienne célèbre pour ses habitats troglodytiques et son enchevêtrement de rues, magnifiée dans le dernier volet des aventures de James Bond («Mourir peut attendre»).

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«C'est le genre de ville parfaite pour une épreuve de sprint», considère Baptiste Rollier, qui a déjà une petite idée du prochain outil technologique qu'il rêverait d'avoir à disposition de ses orienteuses avant une compétition.

«L'idéal serait d'avoir des lunettes de réalité virtuelle qui permettraient aux filles de faire leur entraînement sur tapis roulant tout en progressant dans la ville. Elles bénéficieraient alors de conditions proches de celles de la course car c'est quand elles sont au maximum physiquement, et qu'il y a moins d'oxygène dans le cerveau, que la prise de décision est difficile. Cet aspect-là de la compétition est hyper intéressant à entraîner.»
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