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Mondial de hockey 2023: la Suisse vise les demi-finales

Mondial de hockey 2023: la Suisse vise les demi-finales
Une partie de l'équipe nationale à l'entraînement à Riga.Image: KEYSTONE

La Suisse ne doit plus se contenter d’un quart de finale

Notre expert analyse les chances (et les forces) helvétiques pour le Championnat du monde de hockey sur glace avant le premier match de la Suisse contre la Slovénie samedi (11h20).
12.05.2023, 16:44
Klaus Zaugg
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Samedi à Riga, l'entraîneur national Patrick Fischer entamera l'aventure avec une équipe qui, à l'exception des gardiens, est nettement meilleure que celle avec laquelle Ralph Krueger a lutté héroïquement pendant douze ans pour atteindre les quarts de finale. Et pourtant, nous ne sommes que légèrement mieux classés (7e rang mondial) qu'il y a 20 ans. Comment cela se fait-il ?

Depuis la finale du Mondial 2018, les Suisses ont échoué à quatre reprises. Il nous a manqué une fraction de seconde contre le Canada (2019), le sort s'est acharné sur nous aux tirs au but contre l'Allemagne et le naufrage d'il y a un an a été spectaculaire: alors que les Hélvètes étaient de loin la meilleure équipe offensive de tout le premier tour (ce qu'ils n'avaient jamais été auparavant), ils ont fait un "zéro pointé" contre les États-Unis (0-3). Quant au dernier tournoi olympique, l'aventure s'est également arrêtée en quart de finale.

Le tour préliminaire de la Suisse au Mondial 2023

Samedi 13 mai (11h20): Suisse - Slovénie
Dimanche 14 mai (15h20): Norvège - Suisse
Mardi 16 mai (19h20): Suisse - Kazakhstan
Jeudi 18 mai (19h20): Suisse - Slovaquie
Samedi 20 mai (15h20): Canada - Suisse
Dimanche 21 mai (19h20): République tchèque - Suisse
Mardi 23 mai (19h20): Suisse - Lettonie

Notre équipe avait-elle le mauvais sélectionneur? Non, Patrick Fischer n'est pas (encore) à blâmer. Mais quelque chose aujourd'hui est fondamentalement différent de l'époque de Ralph Krueger, et c'est la raison pour laquelle atteindre les quarts n'est plus un succès. On s'explique: il y a 20 ans, il n'y avait pas de Suisses dans des rôles offensifs en NHL et les trois quarts de notre équipe nationale était occupé à des tâches défensives. Nos matchs au Mondial étaient aussi parfaits tactiquement qu'ennuyeux. On se hissait avec panache jusqu'en quart de finale, puis c'était fini.

Les finales des Championnats du monde de 2013 et 2018 ont montré qu'il était possible de faire mieux. Or jusqu'à aujourd'hui et l'objectif (clairement annoncé) d'une demi-finale, tout était programmé pour atteindre les quarts: notre sélection partait plein gaz dès le premier match afin de s'assurer une place dans le top 8, pendant que les grandes nations se concentraient sur les réglages lors du tour préliminaire afin d'être prêtes dès la phase à élimination directe. Un modèle que souhaite aujourd'hui emprunter le sélectionneur suisse, et il a raison: car avec son effectif, atteindre les demi-finales est obligatoire.

Patrick Fischer, head coach of Switzerland national ice hockey team, arrives a Switzerland team training session at the IIHF 2023 World Championship, at the Riga Arena, in Riga, Latvia, Thursday, May  ...
Patrick Fischer à Riga cette semaine.Image: KEYSTONE

Osons un parallèle avec Servette: après leur promotion il y a une vingtaine d'années, les Genevois se sont établis dans la Ligue avec peu de talent, mais de l'intelligence tactique et de la discipline sous la direction du général Chris McSorley. C'est de la même manière que notre équipe nationale s'est installée au sein de l'élite mondiale dans les années 2010 sous la férule de Ralph Krueger. Mais Servette était plus éloigné d'un titre de champion que la Suisse d'un titre olympique. Pour une raison simple: il lui manquait les deux ou trois joueurs qui feraient d'une bonne équipe une équipe victorieuse. Ces cadors n'étaient pas disponibles sur le marché, et s'ils l'avaient été, le GSHC n'aurait de toute façon pas été en mesure de les payer.

L'été dernier, le vent a tourné: avec le passage de quatre à six étrangers, le marché s'est ouvert et il est enfin devenu possible d'acheter une équipe capable de remporter le titre. Quatre étrangers rendent une équipe meilleure, mais ce n'est qu'à six qu'elle devient championne. Au bon moment, Servette a donc ouvert le coffre-fort et le directeur sportif Marc Gautschi a engagé les bons mercenaires.

Geneva's players celebrate with the trophy of Swiss Champion after winning by 4:1 the seventh and final leg of the ice hockey National League Swiss Championship final playoff game between Geneve- ...
Image: KEYSTONE

Or en équipe de Suisse, qui joue le rôle des étrangers de Servette? C'est très simple: ce sont ceux qui jouent à l'étranger, c'est à dire en NHL. Ils peuvent transformer une bonne équipe de Championnat du monde en demi-finaliste. En 2013 et 2018, lorsque la Nati a atteint la finale, il y avait d'ailleurs plusieurs «Nord-Américains» offensifs (Josi, Niederreiter, Fiala, Andrighetto, Meier) dans des rôles centraux.

Le fait de pouvoir atteindre les demi-finales à Riga cette année dépendra donc de la forme de nos «étrangers» (nos «Nord-Américains», si vous préféret). Et, bien sûr, des gardiens. Car toutes les théories, aussi bien pensées soient-elles, peuvent être oubliées si nous n'avons pas de grands gardiens. Là aussi, un parallèle avec Servette peut nous aider: Robert Mayer a fait la saison de sa vie et les Genevois ont été champions. Il faut maintenant espérer que Leonardo Genoni fasse lui aussi le tournoi de sa vie.

Adaptation en français: Julien Caloz

Le twist de ce «kiss cam» durant un match de hockey est épique
Video: watson
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