C'est la hantise de tous les spectateurs de hockey sur glace: prendre un puck dessus. Oui, recevoir ce disque en caoutchouc dur (environ 170 grammes), qui peut atteindre 170 km/h, a de quoi faire très mal. Le commentateur TV officiel des Buffalo Sabres en NHL, Rob Ray (56 ans), peut en témoigner...
Le malheureux – qui officie au bord de la glace, entre les deux bancs – a reçu la rondelle en plein visage samedi dernier, dans le premier tiers contre les New York Rangers (victoire 8-2), alors qu'il était au micro. Déviée, elle n'a pas atteint les 170 km/h, mais elle a quand même fait très mal à Rob Ray, qui a même eu ses lunettes brisées. A l'antenne, l'expert a lâché un «Aahh, fuck!» (qu'on peut traduire par «Aahh, putain!») juste après avoir été heurté.
La caméra a fait un gros plan sur Rob Ray, sonné mais debout, qui se tenait l'œil et semblait souffrir. Le médecin, le coach et les joueurs des Sabres se sont préoccupés de l'état de santé du commentateur, causant un court arrêt de la partie.
Finalement, Rob Ray s'en est sorti avec des entailles au sourcil et sur le haut du nez, ainsi qu'une bosse «de la taille d'une balle de golf», d'après ses mots, juste en dessus de l'œil. Fort heureusement, celui-ci n'a pas été touché directement (c'était le plus gros danger, avec le risque de perdre la vue).
Malgré cet incident insolite, le solide gaillard a continué à commenter le match (il a reçu des points de suture plus tard). Il faut dire que Rob Ray est du genre dur à cuire: l'ancien attaquant, qui a joué 14 saisons aux Buffalo Sabres entre 1989 et 2003, détient le record du club concernant les minutes de pénalité (3207, soit 229 en moyenne par saison). Dans toute l'histoire de la NHL, il occupe le 6e rang.
Le Canadien, retraité depuis 2004, avait déjà reçu un puck au visage, quasiment au même endroit, en commentant. C'était la saison dernière et, comme samedi, il avait continué la retransmission malgré un visage ensanglanté.
Lors du match suivant des Sabres, mercredi contre Anaheim (3-2), Rob Ray – qui affichait un bel œil au beurre noir – a, cette fois, décidé de commenter la partie... depuis la dernière rangée, tout en haut de la patinoire. C'était sûrement avant tout pour faire le show, mais, au moins, cette précaution lui a permis de regarder la rencontre sans crainte et même de manger tranquillement un hot-dog. Ce dont rêvent tous les spectateurs en hockey. (yog)
