Il avait annoncé une grande performance et il l'a livrée. Jake Peacock a battu jeudi soir au Qatar le Japonais Shinji Suzuki, par TKO au troisième round. C'est la première fois que le combattant de muay-thaï s'impose de cette manière depuis qu'il a rejoint le ONE Championship, une ligue dans laquelle il totalise désormais deux victoires en deux sorties.
Avec cette performance, «The One» commence sérieusement à se faire un nom, alors que son patronyme parlait jusqu'ici aux fans de football. Son père Gavin Peacock était en effet milieu de terrain à Newcastle, Chelsea ou encore QPR dans les années 90. Il est par la suite devenu consultant, notamment pour la BBC.
Jake Peacock a lui aussi tâté le ballon rond lorsqu'il était enfant, tout en pratiquant le karaté. Mais son premier «combat» a eu lieu hors du dojo, à l'âge de 11 ans dans une cour de récréation. Un affrontement contre un élève qui l'avait brutalisé, et pour son honneur personnel, à force d'être moqué à cause de son physique.
Le Britanno-Canadien a grandi sans main ni avant-bras sur son côté droit. Cela à cause du syndrome des bandes amniotiques. Ses membres ont été comprimés par des brides fibreuses provenant du sac amniotique lors des premiers stades du développement du fœtus.
Si cette malformation a eu des conséquences sur son enfance, elle l'a aussi aidé à se forger un caractère à toute épreuve sur le ring et dans la cage. «J’ai toujours eu un état d’esprit fort. Cela m’a rendu plus résilient», avait déclaré l'athlète il y a quelques années.
Mais le poids coq tire également du positif de cette situation à travers sa façon de combattre. L'allonge côté droit est certes courte. Son moignon permet en revanche d'asséner des coups de coude dévastateurs au corps-à-corps, et ne l'handicape pas réellement dans la pratique du muay-thaï. Une discipline dans laquelle il est venu après être passé du karaté traditionnel au style kyokushin. Or cette variante ne le satisfaisait plus.
L'athlète s'est rapidement illustré sur la scène canadienne, passant professionnel tout en gérant sa propre salle de sport. Puis il a franchi un palier supplémentaire en remportant en 2024 le tournoi Road To ONE: Canada, lui ouvrant les portes de l'une des organisations les plus prestigieuses: le ONE Championship.