Jannik Sinner a beau déjà être numéro 1 mondial et avoir gagné trois tournois du Grand Chelem, il continue à essayer d'améliorer son jeu. Avec, en ligne de mire: un premier sacre à Roland-Garros.
Les suiveurs attentifs du tournoi parisien auront remarqué un changement chez l'Italien: la position de son corps avant de retourner les services de ses adversaires, plus particulièrement en première balle.
Depuis le début de Roland-Garros, Sinner a délaissé la posture classique en retour, utilisée par l'immense majorité des joueurs et joueuses. Elle consiste à placer les deux pieds à la même hauteur, derrière la ligne de fond de court, de sorte à avoir les épaules parallèles à celle-ci.
Désormais, le Transalpin, lui, place son pied gauche en avant (aussi bien quand il est positionné sur le côté droit du terrain que sur le gauche). Il ouvre ainsi ses appuis, et ses hanches et épaules ne sont plus parallèles avec la ligne de fond. Avant le numéro 1 mondial, le Japonais Kei Nishikori était l'un des très rares tennismen à adopter cette posture.
Après son impressionnante victoire lundi en 8e de finale face au Russe Andrey Rublev (6-1, 6-3, 6-4), Jannik Sinner a été questionné par l'ex-joueuse Alizé Cornet, intervieweuse officielle sur le central Philippe-Chatrier, quant aux raisons de sa nouvelle position en retour. La réponse de l'Italien:
Autrement dit: en orientant déjà son corps vers l'arrière, Sinner parvient à donner encore plus de puissance à ses frappes (en coup droit) en se propulsant dans la balle, grâce à la rotation de tout le corps. Et en étant ainsi déjà prêt à frapper, l'Italien anticipe (il ne perd pas de temps à se tourner au moment où la balle quitte la raquette de l'adversaire) et évite d'être pris de vitesse.
Toutefois, si le service arrive sur son revers, Sinner est obligé de reprendre des appuis standards (pieds sur la même ligne) – car, pour un droitier, avoir le pied gauche en avant ne permet de frapper confortablement qu'en coup droit.
Le vainqueur du dernier Open d'Australie était très satisfait de cette tactique, qu'il a utilisée durant tout son match face à Rublev.
L'Italien a de quoi être fier: il a extrêmement bien retourné, un compartiment du jeu essentiel pour briller sur la terre battue et être sacré à Roland-Garros.
On ne serait donc pas du tout étonné de voir Jannik Sinner adopter à nouveau cette position en retour mercredi, lors de son quart de finale contre le fantasque Kazakh – et gros serveur – Alexander Bublik (ATP 62).