Après un Vaudois et un Genevois, un Valaisan? Mercredi soir à New York, Kyshawn George deviendra - sauf tremblement de terre - le troisième Suisse à monter sur scène et à serrer la main du commissaire de la meilleure ligue du monde.
Formé à Monthey, le fils de l’ancienne légende chablaisienne Deon George est parti très tôt à l’Elan Chalon pour se perfectionner. Un cursus de quatre ans, loin de ses proches, nécessaire pour progresser. Avant lui, Thabo Sefolosha et Clint Capela étaient aussi passés par la Bourgogne, avec le succès que l’on connaît.
Après une saison en France, Kyshawn George décide de partir aux Etats-Unis. Aux Miami Hurricanes en NCAA. Il commence la saison en douceur. Profitant de la blessure de certains joueurs, George s’impose de plus en plus. Le 6 janvier lors d’une défaite contre Wake Forest en prolongation, il joue même 42 minutes. Il termine cette saison universitaire à 7,6 points de moyenne sur 31 matches.
Son nom apparaît logiquement sur les “mock drafts”, ces simulations où les spécialistes imaginent comment le repêchage va se dérouler. A quelques heures de la draft, George se situe souvent autour de la 20e place. Pour rappel, Thabo Sefolosha avait été sélectionné en 13e position en 2006 et Clint Capela en 25e en 2014.
Mais au fait, c’est quoi la vie d’un jeune talent quelques semaines avant le repêchage? «D’abord il y a ce que l’on appelle le "combine" en mai, où l’on passe des tests physiques, puis dès le début du mois de juin, on commence à faire des entraînements spécifiques avec les clubs intéressés. On t’appelle et tu vas montrer ce que tu sais faire pour que les organisations aient une idée plus claire.»
Ces fameux “workouts”, Kyshawn George en a complété neuf au total. Un voyage à travers l’Amérique du Nord avec des arrêts à Los Angeles, Portland, Toronto, Washington, Orlando, Milwaukee ou encore Salt Lake City. «Avec mon agent, nous avons essayé de faire en sorte que j’aie toujours un jour de repos avant les tests, précise-t-il. On te donne un feedback, mais on ne te dit pas tout. Tu restes dans le flou, mais c’est normal.»
En l’entendant évoquer sa vie de tous les jours, on croit reconnaître la voix de Clint Capela. Comme le Meyrinois, Kyshawn George ressemble à un éternel insatisfait qui fait de chaque nouveau jour une occasion de devenir encore meilleur.
Arrivé en France à 1m73, Kyshawn George culmine aujourd’hui à 2m03. Cette croissance l’a poussé à prendre soin de son corps, car son développement n’est pas terminé. Tel un héros de manga, il estime «ne pas avoir atteint sa forme finale». Capable de jouer aux postes 2 et 3, Kyshawn George s’imagine en arrière shooteur en NBA. «Même si je peux jouer partout», juge-t-il.
Mercredi à Brooklyn, toute la famille George sera dans la salle du Barclays Center pour soutenir Kyshawn. «Je suis très reconnaissant de tout ce qu’ils ont fait pour moi, conclut-il. Mon père ne me met aucune pression et il est juste super fier. Je suis content parce que j’ai toujours dit à mes parents que je serais le troisième Suisse à jouer en NBA.»
Même s’il sait que rien n’est encore fait, Kyshawn George possède cette confiance en lui indispensable pour réussir à un tel niveau. (ats)