Andrea Di Caro, éditorialiste du plus grand quotidien sportif de la Botte La Gazzetta dello Sport, met en avant les qualités collectives et le courage de ses compatriotes:
Le journaliste parle même de «chef-d'œuvre italien». Pour lui, l'Italie doit sa victoire face à cette Espagne qui «a mieux joué» à sa solidité et son état d'esprit: «Malgré nos talentueux milieux de terrain, nous n'avons pas pu rivaliser avec leur style de jeu incomparable, mais nous avons mis sur le terrain ce qu'aucune autre équipe nationale n'est capable de mettre comme nous quand il le faut : notre résistance, notre capacité à souffrir».
«Nous ne sommes pas les plus forts de tous, mais nous n'avons peur de personne», claironne l'éditorialiste. Qui ne serait pas contre une finale dimanche face à l'Angleterre, puisque «jouer contre les hôtes devant un public composé aux quatre cinquièmes d'Anglais serait plus difficile, mais aussi plus excitant».
Même son de cloche du côté du Corrierre della Serra, qui applaudit le courage de ses footballeurs: «Moins de jeu et plus de cœur. La capacité à souffrir est la marque de fabrique de cette équipe sans limites».
Son journaliste Alessandro Bocci reconnaît que la Squadra Azzurra se retrouvait «en apnée devant les excellents meneurs de balle de l'Espagne. Ils ont gagné le défi de la possession du ballon, mais c'est nous qui célébrons».
Pour Jacopo Manfredi de La Repubblica:
Le journaliste, pour qui ce 33e match d'affilée des Azzurri sans défaite «n'est pas un hasard», mentionne les principaux acteurs qui, selon lui, ont permis à l'Italie de valider son billet pour la finale: «Grâce au sacrifice émouvant d'Insigne et de Chiesa et à la performance monumentale de Di Lorenzo, Bonucci et Chiellini, l'équipe nationale a résisté à l'onde de choc et a fini par obtenir son billet mérité pour la finale aux tirs au but».
Son collègue Massimo Mauro a vu une équipe transalpine qui, face à une Espagne «supérieure», «a passé ce tour en découvrant qu'elle avait aussi son ancien ADN».
Le journaliste de La Repubblica se réjouit de constater que sa sélection trouve aussi la voie du succès même quand elle présente un football moins chatoyant que ce qu'elle a montré précédemment dans cet Euro:
Reste à savoir quelle tactique le sélectionneur Mancini privilégiera en finale face au Danemark ou l'Angleterre. «C'est une grande question, pose Massimo Mauro, mais qui sait, peut-être que jouer à la manière italienne pourrait être la clé de la finale...»
La Stampa est tout aussi décomplexée que le sont ses confrères et compatriotes. «Que l'Angleterre ou le Danemark soient les adversaires en finale, les Azzurri n'ont plus peur de personne», écrit son journaliste Andrea Joly, soulagé de la victoire des siens «après un match tendu, compliqué, une bataille acharnée qui a duré 120 minutes.»
Le Messagero est lui aussi dithyrambique. Il salue une «immense Italie». Son journaliste Ugo Trani souligne la patte du sélectionneur Roberto Mancini:
Le journaliste apprécie le nez de Mancini, avec des choix au «bon moment en changeant la moitié de l'équipe: Berardi, Toloi, Pessina, Locatelli et Belotti».
De l'autre côté des Pyrénées, la déception est forte. Mais la fierté d'avoir vu une Roja conquérante prédomine.
Le quotidien sportif espagnol Marca titre, par exemple, explicitement: «L'Espagne pleure avec grandeur». L'amertume est palpable dans les colonnes de la gazette éditée à Madrid: «Dans le plus cruel des adieux de ces dernières années, l'Espagne se retrouve sans championnat d'Europe. L'Italie vous tue comme ça, sans le mériter, avec les bérets verts sur la pelouse.» Pour les éditorialistes du plus grand journal sportif ibérique, «c'est l'heure des larmes et de la fierté».
Selon le quotidien généraliste El Pais, «la Roja a surclassé une équipe italienne bien en place». Ses journalistes voient un avenir radieux pour leur sélection, malgré ce revers:
Cristina Cubero du Mundo Deportivo est elle aussi très positive pour la suite concernant la sélection espagnole, «un groupe de personnes normales, authentiques, jeunes, très préparées, qui ont appris à souffrir et qui ont grandi sous la direction d'un entraîneur fantastique (Luis Enrique)».
Elle poursuit en évoquant un groupe qui «a surmonté le désamour de la sélection fabriqué par ceux qui ne supportaient pas de voir aucun joueur du Real Madrid dans la Roja». La journaliste se montre aussi très enthousiaste quant au sélectionneur Luis Enrique, qui «redonne sa fierté à la Roja».