L'équipe de Suisse a atteint les quarts de finale du dernier Euro. Or cette excellente performance ne doit pas faire oublier ce qu'il s'est passé auparavant, à savoir des éliminatoires compliqués et une succession de mauvais résultats. L'automne dernier était déjà particulièrement morose.
Le Championnat d'Europe des nations n'était donc qu'une éclaircie. Un haut parmi les nombreux bas, et qui n'a pas permis de retrouver la confiance. La Nati n'a remporté que deux matchs en Allemagne, contre une faible Hongrie et une Italie défigurée. Ce sont ses seules victoires sur l'ensemble des 13 dernières rencontres.
Les départs de Yann Sommer, Xherdan Shaqiri et Fabian Schär placent encore davantage Xhaka et Akanji sous le feu des projecteurs. Or Manuel Akanji peine toujours à trouver sa place en équipe nationale. Et son partenaire en défense, Nico Elvedi, n'affiche pas le même aplomb que son prédécesseur, Schär. La défense helvétique, si forte ces dernières années, a déjà encaissé 10 buts en quatre matchs de Ligue des nations. Cela n'a vraiment rien de surprenant.
Gregor Kobel remplace Sommer dans les buts depuis septembre. On pourrait presque se sentir désolé pour lui, car il n'est pas le principal responsable des défaites. Or il n'a pas réussi à se distinguer et à afficher ce que l'on pouvait attendre d'un meilleur gardien de Bundesliga. Enfin, Breel Embolo, 72 sélections, devraient profiter des départs de plusieurs cadres pour s'affirmer. Problème: il ne marque pas.
Comme si les contre-performances et les nombreuses erreurs ne suffisaient pas, les Suisses doivent trop souvent converser avec l'arbitre. Le rouge distribué à Elvedi lors du premier match contre le Danemark a longtemps été discuté. Et que dire de ces mains, face à l'Espagne au Stade de Genève.
Il y avait eu également dans ce match un but refusé sur corner. Comme cette semaine, à Saint-Gall. A chaque fois, le ballon est sorti des limites du terrain après avoir été botté, puis est revenu dans l'aire réglementaire. Or les images laissent les observateurs perplexes. Et sans une caméra alignée sur la ligne, impossible de savoir si les décisions sont correctes ou non.
Depuis l'Euro 2004, la Suisse est de toute les campagnes internationales, à l'exception du Championnat d'Europe des nations 2012. Mieux, elle a toujours atteint la phase à élimination directe depuis le Mondial au Brésil. La Nati est une équipe de grands tournois et sait se sublimer, que ce soit à l'Euro ou à la Coupe du monde.
On peut ainsi imaginer une moindre implication lors des rassemblements de courte durée, qui plus est lorsque des matchs de Ligue des nations – une compétition considérée comme amicale – sont au programme.
Juste avant que la Suisse ne concède un nul 2-2 contre le Danemark, mardi, les Rougets ont perdu en Roumanie et ne joueront pas l'été prochain l'Euro U21. L'équipe a peiné dans le sprint final, ne remportant qu'un seul de ses quatre derniers matchs de qualification. Elle termine troisième, derrière la Roumanie et la Finlande qui, sans vouloir faire offense, ne sont pas des mastodontes du foot européen.
Le problème de la relève n'est pas nouveau. En septembre déjà, Peter Knäbel, fonctionnaire et observateur de longue date du football suisse, mettait en garde:
Knäbel a évoqué les rares apparitions des jeunes suisses en Super League. Selon lui, leur manque de temps de jeu aura un impact négatif sur l'équipe nationale au plus tard dans cinq ans. Actuellement, seul le FC Lucerne compte sur bon nombre de ses jeunes. Ils ont bénéficié la saison dernière de 14'500 minutes de jeu. C'est plus de trois fois plus que GC, deuxième de ce classement.