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Paul-André Cadieux amputé des deux jambes

Former ice hockey player and coach Canadian Paul-Andre Cadieux poses for the photographer prior a National League regular season game of the Swiss Championship between Geneve-Servette HC and HC Fribou ...
Né au Canada, Paul-André Cadieux est arrivé en Suisse il y a plus de 50 ans. Image: KEYSTONE

Une célébrité du hockey romand vit un drame

Ancien joueur et coach de plusieurs clubs suisses, Paul-André Cadieux (75 ans) a été amputé de la partie inférieure d'une jambe et s'apprête à perdre la seconde. «Mon père est toujours hospitalisé», témoigne son fils Jan.
03.04.2023, 18:5803.04.2023, 19:17
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Jan Cadieux est en train de réaliser un truc de fou avec Genève-Servette. Après avoir remporté la saison régulière, le coach de 43 ans et son équipe font désormais jeu égal avec Zoug, champion de Suisse en titre, en demi-finale des play-offs (1-1 dans la série, acte III mardi soir). L'entraîneur reçoit beaucoup d'amour des tribunes chaque soir de match à domicile, mais il lui manque celui de son plus grand supporter: son père.

La Neue Zürcher Zeitung révèle que Paul-André Cadieux a dû être amputé de la partie inférieure d'une jambe après une infection à un orteil. «L'amputation de la deuxième jambe est désormais imminente», selon la presse alémanique. C'est la raison pour laquelle Paul-André n'est pas aux Vernets pour encourager son fils Jan, qui n'a pas souhaité s'exprimer longuement sur le sujet lorsqu'il a été interrogé par nos confrères de la SonntagsZeitung dimanche.

«Mon père a subi plusieurs opérations depuis novembre et est toujours hospitalisé. Je suis vraiment désolé pour lui qu'il ne puisse pas être présent au stade. Parfois, il regarde nos matches à la télévision, parfois il est trop fatigué.»
Servette's Head Coach Jan Cadieux, during the fourth leg of the National League Swiss Championship quarter final playoff game between HC Lugano and Geneve Servette HC at the ice stadium Corner Ar ...
Cadieux junior sur le banc du GSHC.Image: KEYSTONE/TI-PRESS

Paul-André Cadieux est une célébrité du hockey sur glace. «Son nom est légendaire en Suisse», ose même la NZZ, qui rappelle que l'histoire du Canadien avec notre pays a débuté en 1971 par «une erreur». «Lorsqu'une délégation de la direction du SC Berne s'est rendue à l'aéroport pour y chercher le nouvel entraîneur-joueur Raymond Cadieux, c'est son frère Paul-André, défenseur de six ans son cadet, qui s'est présenté à la place de l'attaquant.»

Les Bernois (alors en Ligue B), qui sont «tombés des nues» en découvrant le «faux» Cadieux sur le tarmac, auraient pu refuser le deal et renvoyer Paul-André par le premier avion, mais ils ont vite compris tout ce qu'ils avaient à gagner d'avoir cet homme dans leurs rangs. Dès la première année complète sous la direction du nouvel entraîneur-joueur, le SCB a en effet été promu. Il a ensuite remporté trois titres de champion (1974, 75 et 77).

SC Bern wird zum vierten Mal Schweizer Eishockey Meister. Bild zeigt Spielertrainer Paul-Andre Cadieux mit dem Meisterpokal inmitten seiner Teamkameraden nach dem Spiel gegen Ambri, aufgenommen am 23. ...
Paul-André avec le trophée de champion entre les mains en 1975.Image: KEYSTONE

En Suisse romande, c'est justement pour les titres que Paul-André Cadieux n'a pas remportés qu'il est devenu célèbre. C'est lui qui était le coach de Fribourg-Gottéron lorsque les Dragons de Bykov et Khomutov ont échoué par trois fois en finale des play-off au début des années nonante. Le Canadien a ensuite dirigé plusieurs équipes francophones comme Genève, Neuchâtel, Bienne, Martigny, Lausanne, Ajoie ou La Chaux-de-Fonds.

«Quand j'étais petit et que je me réveillais le dimanche matin, mon père était déjà assis devant la télévision et étudiait en vidéo le match de Gottéron du samedi soir. Il avait un bloc et un stylo, et quand il remarquait une mauvaise scène, il notait quelque chose. Je suis resté assis à côté de lui pendant deux ou trois heures et j'ai regardé, fasciné.»
Jan Cadieux dans la «SonntagsZeitung».

Jan Cadieux admet que «ça n'a pas toujours été facile d'être le fils du grand Paul-André», et qu'il a même songé à changer de voie une fois sa carrière de joueur terminée, au lieu de quoi il a fait une promesse à son père (autant qu'à lui-même):

«Je lui dis toujours: tu as été un meilleur joueur, je veux être le meilleur entraîneur»
Jan Cadieux, ex-hockeyeur de Lugano, Genève et Fribourg entre 2000 et 2013, désormais entraîneur des Grenats.

Le fiston a eu la chance d'évoluer sous les yeux de Paul-André la saison dernière. Notamment en janvier 2022 lors d'un déplacement des Aigles à Fribourg-Gottéron. Jan Cadieux avait même reçu la visite de son père, venu le féliciter après la partie. Tout est différent depuis l'automne dernier et les problèmes de santé que connaît le septuagénaire. «Paul-André a trop longtemps ignoré une infection à un orteil et l'a considérée comme une broutille pour laquelle un Cadieux ne va pas chez le médecin», décrit la Neue Zürcher Zeitung, qui relate ainsi la visite de Riccardo Fuhrer (ex-attaquant et entraîneur) au chevet de son vieil ami:

Riccardo est tombé sur un patient qui n'a rien perdu de son rayonnement positif, de son esprit combatif, qui a fait de lui l'un des joueurs les plus extraordinaires de l'histoire du hockey sur glace suisse. Cadieux a plaisanté en disant qu'il n'avait plus besoin d'entraîner ses jambes, et que les bras étaient devenus plus importants.

Dans quelques semaines, lorsque la saison sera terminée, Paul-André pourra étreindre son fils, lui dire à quel point il est fier de son parcours et lui rappeler, aussi, qu'il a encore un peu de chemin à faire pour être un meilleur entraîneur que lui!

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