L'équipe de Suisse s'est inclinée 2-0 sur deux hésitations. Sur le premier but, c'est un manque de réaction dans la surface de réparation, après un corner, qui a permis à Salisu de battre Sommer de la tête (70e). Sur le second, c'est une erreur d'appréciation de Cömert qui a laissé Sulemana partir au but puis Semenyo doubler la mise (74e).
La partie n'a pas atteint des sommets. On s'est même ennuyé en première mi-temps. La chaleur et l'état de la pelouse (les Suisses ont beaucoup glissé) n'ont pas aidé les joueurs.
La Suisse aurait pu être menée au score à la 24e minute déjà. Le Ghanéen Afriyie a été déséquilibré par Cömert dans la surface de réparation après avoir réussi un joli dribble face au défenseur suisse. Mais l'arbitre de la rencontre a décidé qu'il n'y avait pas faute. Ne disposant pas de la VAR, il n'a pas pu revenir sur sa première impression. Le ralenti était pourtant limpide: Cömert avait bel et bien fait trébucher son adversaire en marchant sur son pied gauche.
La première information de la rencontre était tombée avant le coup d'envoi: Murat Yakin avait sorti une surprise de son chapeau en modifiant son dispositif tactique. La Nati n'était pas alignée en 4-3-3 comme à son habitude mais en 3-5-2. C'est Fabian Schär qui occupait l'axe de la défense, avec Eray Cömert et Manuel Akanji à ses côtés.
Après la rencontre, Yakin a expliqué avoir fait ce choix «en raison principalement de l'absence de Rodriguez. Mais notre système de jeu s'articule bien avec quatre défenseurs». C'est donc à quatre que la Nati affrontera le Cameroun. A cette occasion, Schär devrait logiquement céder sa place à la paire Elvedi-Akanji.
Incertain après sa grosse entorse en Bundesliga, Yann Sommer était bel et bien présent dès le coup d'envoi dans les buts de la Suisse. Il a pu ainsi retrouver le terrain et prendre des repères sans être beaucoup mis à contribution, hormis lors des sorties aériennes, dans lesquelles il doit encore reprendre confiance. Pour preuve, sur le premier but, sa volonté de défendre sa ligne à tout prix a coûté un but à son équipe.
La partie s'est disputée à Abu Dhabi (et non au Qatar) dans un décor triste. «Quand on est arrivé ici, on s'est demandé s'il y avait bien un match, s'est marré le consultant RTS Johan Djourou à l'antenne. C'est assez particulier.»
La plupart des tribunes du stade Zayed Sport City Stadium étaient fermées. Seuls quelques centaines de spectateurs étaient présents, tous massés dans un même secteur. L'atmosphère devrait être plus festive dès dimanche et le début des choses sérieuses au Qatar.
Murat Yakin, Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri n'avaient qu'un seul message à délivrer après le coup de sifflet final contre le Ghana: il convenait de calmer le jeu. «Ce n'était qu'un match amical. Le résultat était secondaire, lâche Murat Yakin. Nous avons une semaine devant nous pour monter en puissance. Nous sommes dans les temps. Et à Doha, le stade sera plein et il y aura l'adrénaline qu'il faudra pour aller chercher les trois points.» «L'important était de sortir de ce match sans aucun blessé», glisse pour sa part Granit Xhaka. Quant à Xherdan Shaqiri, il assure que l'équipe de Suisse «sera prête» pour la rencontre contre le Cameroun jeudi prochain.
(jcz/ats)