
Le forfait de Yann Sommer contre la Serbie est un préjudice pour l'équipe de Suisse selon Thierry Barnerat (médaillon). Image: KEYSTONE
Nati
Instructeur FIFA et spécialiste de l'entraînement des gardiens, Thierry Barnerat estime que le forfait de Yann Sommer, vendredi contre la Serbie, était un immense coup dur pour la Nati. Mais il y voit aussi «un seul avantage».
02.12.2022, 15:5702.12.2022, 22:32
On a appris cet après-midi le forfait de Yann Sommer pour le match décisif du groupe G contre la Serbie (20h vendredi). Sitôt l'information publiée, il a fallu répondre à cette interrogation: concrètement, qu'est-ce que l'absence du portier numéro un de la Nati va changer pour l'équipe de Suisse? Cette question, nous l'avons posée au Genevois Thierry Barnerat, un des plus grands spécialistes du poste de gardien de but.
L'expert estime que l'absence de Yann (qui sera remplacé par Gregor Kobel) est «plus qu'un coup dur pour l'équipe». Et ceci pour trois raisons.
Les sorties de balle
«Ressortir le ballon en zone 1 (réd: dans les 20-25m) sera beaucoup plus compliqué. Parce que Kobel (réd: il a 24 ans et joue au Borussia Dortmund) est nettement moins lucide sur ses relances que Sommer. Pour le dire autrement: Kobel est beaucoup plus stressé quand il reçoit le ballon. Il n'a pas la même aisance pied droit-pied gauche que Sommer.»

Gregor Kobel avec le sélectionneur Murat Yakin.Image: KEYSTONE
La prise de décision
«On a souvent l'impression que Kobel est très serein, qu'il dégage une espèce de force tranquille, mais il doute beaucoup dans ses prises de décisions, que ce soit dans les sorties aériennes ou en profondeur. Contre la Serbie, j'ai peur que si un ballon arrive en profondeur, il sorte, fasse faute et prenne un carton rouge. Parce qu'il est moins stable émotionnellement que Sommer.»
Les automatismes
«Combien de matchs Kobel a-t-il disputé avec les défenseurs suisses qui seront alignés face à la Serbie? Il n'a que trois sélections. Sommer en a 79! Kobel n'a de loin pas la constance de son aîné, ni son expérience. Or au très haut niveau, on travaille énormément sur des petits détails: qui défend et où, dans quelle position, sur quel périmètre, etc. Quand il n'y a pas de complicité entre le gardien et ses défenseurs, il peut y avoir un décalage de 50 cm entre les différentes positions. Et à ce niveau, c'est but.»

Kobel en pleine extension face à la Grèce en 2021. Image: KEYSTONE
Un seul avantage, tout de même
«Sommer mesure 183 cm. Kobel 194. Sa taille sera précieuse sur les balles arrêtées, où je m'attends à un combat physique. En face, les Serbes ont du poids et de la taille. Ils ont des épaules. C'est très costaud. Il faudra voir le départ du ballon et faire de la place. Sommer aurait été embêté dans ce registre. Ce ne sera pas le cas de Kobel.»
Plus d'articles sur le sport
Montrer tous les articles
Le LHC aurait bien assez de talents pour produire du beau jeu et viser le haut du classement. Mais les mauvais résultats ont rendu ses joueurs nerveux et ça se voit.
Langnau venait d'égaliser à 3-3 contre Lausanne, samedi soir à l'Ilfis. Il restait 13 minutes et 41 secondes à disputer, le DJ de la vieille patinoire poussait à coin «I want it all» («Je veux tout» de Queen) et enfin on allait savoir: quand il est dos au mur, Lausanne veut-il vraiment tout, c'est-à-dire gagner, ou cherche-t-il plutôt à ne pas perdre? Quand on lui posera la question à la fin du match, le grand défenseur vaudois Igor Jelovac (195 cm sans les patins) dira que le LHC, bien sûr, joue pour la victoire. «Si on essayait d'éviter la défaite dans ce genre de moments, on laisserait trop d'espaces à nos adversaires et ce serait dangereux pour nous.»