Le Covid ravage l'île d'un footballeur d'Yverdon-Sport
D'ordinaire, quand on appelle un footballeur professionnel, c'est pour parler de ses contrôles orientés, de ses appels en profondeur ou de ses ambitions sur le marché des transferts. Mais pas avec Anthony Baron, pas maintenant. Parce que le joueur d'Yverdon-Sport est Guadeloupéen et que sur son île, beaucoup trop de personnes meurent du Covid depuis plusieurs jours (le taux d'incidence dépasse les 2000 cas pour 100 000 habitants).
Covid-19 : contaminations hors de contrôle en Guadeloupe, l'hôpital saturé https://t.co/z7XcXrjg2J
— Salma 🌺 (@Salma79185079) August 16, 2021
Anthony a encore de la famille aux Antilles. Des grands-parents, des oncles et des tantes, et puis beaucoup d'amis. Il est très attaché à eux, et à ce coin du monde dont il défend les couleurs en sélection depuis quatre ans.
La situation sanitaire sur son île le touche et le préoccupe. Alors pour se tenir au courant et s'assurer que les gens qu'il aime vont bien, il appelle un peu plus souvent un de ses oncles ces derniers temps.
Les nouvelles sont rassurantes et c'est une chance car en Guadeloupe, seul 31% de la population a reçu au moins une dose de vaccin. Les grands-parents d'Anthony sont âgés mais ils ne sont pas vaccinés. Le jeune homme comprend, il n'a lui-même reçu aucune des deux piqûres.
Cette défiance naît de la différence de traitement entre la métropole et les Antilles, selon le joueur yverdonnois.
L'aversion pour le discours de l'Etat français, qui encourage ses citoyens à se faire vacciner, se mêle et se confond parfois avec les convictions de certains insulaires, dont le joueur de 28 ans se fait indirectement le porte-parole.
Plus que du taux de vaccination, le footballeur de Challenge League (deuxième division suisse) préfère parler des gestes de solidarité entre les habitants de la petite île de 400 000 habitants.
Le vaccin est justement présenté par les autorités sanitaires comme le meilleur moyen de veiller à la bonne santé de ses proches. Anthony Baron estime que ce n'est pas le seul: «Notre solidarité, nous l'exprimons d'une autre manière, voilà tout».