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Remy Bertola sélectionné pour la Coupe Davis avec la Suisse

Remy Bertola a fait connaissance avec ses coéquipiers cette semaine.
Remy Bertola a fait connaissance avec ses coéquipiers cette semaine.Image: Instagram

Il devait jouer un tournoi challenger, le voici en Coupe Davis avec la Suisse

Le Tessinnois Remy Bertola (25 ans) a été convoqué pour le match contre les Pays-Bas en fin de semaine. Il revient sur le coup de fil de Séverin Lüthi qui a tout changé et explique pourquoi il s'entraîne à Milan.
30.01.2024, 05:57
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La semaine dernière, Remy Bertola faisait encore partie de tous ces joueurs que l'on ne voit jamais à la télévision, et qui s'entraînent dur pour gagner quelques sous dans un challenger. Sa prochaine étape devait d'ailleurs être le tournoi de Coblence, dont le prize money ne dépasse pas les 50'000 euros, mais un coup de fil a tout changé, et plutôt que de prendre la route pour l'ouest de l'Allemagne ce lundi, le 407e mondial est monté dans un avion en direction de Groningue. La Suisse doit y affronter les Pays-Bas dès vendredi pour un match de Coupe Davis à fort enjeu, le vainqueur de cette rencontre se qualifiant pour la phase de poules.

Cet appel a été passé par Séverin Lüthi mercredi dernier. Remy Bertola venait de terminer son entraînement lorsqu'il a vu le nom du capitaine de Coupe Davis apparaître sur son écran de téléphone. La suite, c'est le joueur lui-même qui la raconte à watson dans un français impeccable:

«En voyant le nom de Seve, je n'ai jamais pensé à la Coupe Davis, car ce n'était absolument pas dans mon programme. Il m'a d'abord demandé si j'étais blessé, car il ne m'avait plus vu jouer depuis un mois mais c'était normal, puisque je me suis entraîné tout le mois de janvier pour être compétitif à Coblence. Je lui ai donc dit que tout allait bien. Il m'a ensuite informé qu'il y avait une possibilité que je sois retenu en équipe de Coupe Davis. Il a été assez direct avec moi. Je me suis dit: Wow! Put***!»
Remy Bertola a disputé le tournoi de Bâle pour la première fois de sa carrière la saison dernière.
Remy Bertola a disputé le tournoi de Bâle pour la première fois de sa carrière la saison dernière.Image: instagram

Il m'a rappelé le lendemain pour me confirmer ma convocation en me disant: «Si tu veux venir, tu es dans l'équipe». Je lui ai tout de suite répondu:

«Seve, c'est qui le con qui refuserait une sélection en Coupe Davis?!!!»

Il a fallu un peu de temps à Remy Bertola, ensuite, pour se rendre compte de ce qui lui arrivait. Une première apparition en Coupe Davis, quand on a 25 ans, ce n'est pas rien. Le résident de Lugano sait évidemment qu'il doit sa présence dans l'équipe au nombre important de blessés dans le camp suisse (Wawrinka, Stricker et Bellier ont déclaré forfait), mais Séverin Lüthi a aussi tenu à souligner les qualités de ce «super gars» qui a «déjà battu des top 100 dans sa carrière». Un argument important pour le capitaine, quand on sait que les Pays-Bas se présenteront avec leurs deux meilleurs joueurs, Tallon Griekspoor (ATP 29) et Botic van de Zandschulp (ATP 63).

«Remy a bien mérité sa sélection. Il travaille dur depuis des années et poursuit son projet avec beaucoup d'ambition. C'est quelqu'un que l'on pourrait faire jouer en simple»
Séverin Lüthi

Remy Bertola rêve déjà de se produire au MartiniPlaza de Groningue, samedi, dans l'un des deux simples. «Il y aura peut-être une occasion à saisir. Je n'ai pas été retenu pour faire le nombre», prévient ce droitier qui a l'habitude de se battre pour se faire une place dans le monde ultra-concurrentiel du tennis mondial.

Après avoir été au bout de sa scolarité («une condition imposée par mes parents»), ce tennisman au revers à une main a décidé de s'investir totalement dans son sport. Il s'est alors exilé au Quanta Club de Milan, où il s'entraîne depuis sept ans. «J'ai trouvé là-bas des conditions hyper favorables pour progresser», résume celui qui a aussi pris un coach italien.

Le Tessinois et son entraîneur ont ensuite créé un groupe de travail. «Une sorte de petite académie.» Ils ont engagé un deuxième coach, recruté cinq autres joueurs, et tout ce petit monde se challenge désormais chaque jour aux entraînements dans une saine émulation. Le parcours de Remy Bertola rappelle à ce titre celui de nombreux autres suisses qui, à un moment ou à un autre de leur carrière, ont été obligés de quitter le pays pour se développer. On pense à Stan Wawrinka et ses stages d'entraînement en Espagne, mais aussi à la nageuse Swann Oberson, au triathlète Sylvain Fridelance ou encore à la lanceuse de poids Miryam Mazenauer.

«Mon opinion, c'est que plus il y a de pratiquants dans un pays, et plus la concurrence est élevée. Donc tu dois être le meilleur», résume Remy Bertola, qui est bien tombé, puisqu'il évolue désormais dans le pays du dernier vainqueur de l'Open d'Australie. L'Italie n'a toutefois pas attendu l'avènement de Jannik Sinner pour faire éclore des prodiges. «Avec Lorenzo Musetti, Giulio Zeppieri ou encore Luca Nardi, il y a une génération de joueurs talentueux qui est en train de monter», observe le Tessinois.

Lui-même est-il un produit du tennis suisse, italien ou un mélange des deux? Le joueur de 178 cm hésite. «C'est difficile à dire. Disons que je suis un produit de mon coach!» Et bientôt, peut-être un peu aussi de la Coupe Davis. Cette compétition par équipes pourrait l'aider à atteindre le grand objectif de sa carrière: disputer les qualifications d'un tournoi du Grand Chelem.

Il imite à la perfection les stars du tennis
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