Tous les coureurs amateurs le savent: pour faire un temps canon au marathon, rien de mieux qu'un vent favorable, un tracé «roulant» et de bonnes jambes.
Mais comme les organisateurs de la nouvelle épreuve valaisanne n'ont pas eu la permission de greffer les mollets de Kipchoge aux participants, ils se sont concentrés sur les deux premiers prérequis, la météo et le parcours, avec pour objectif de garantir des conditions de course hyper rapides aux 3000 amateurs espérés en juin prochain. «Notre but, c'est que les amateurs fassent leur meilleur temps chez nous», prévient Grégory Saudan, directeur de la société organisatrice (R&D Events).
Tout a été calculé pour ce résultat, à commencer par l'itinéraire (de Sion vers Martigny) et la fenêtre des départs: entre 7h30 et 8h un samedi d'été. «Or à cette période et à ce moment de la journée, le vent dominant est la brise. Il descend dans la vallée pendant la nuit et souffle en direction de Martigny jusqu'en milieu de matinée», décrypte le météorologue Romain Glassey. En partant tôt le matin, les coureurs bénéficieront d'un léger souffle dans le dos.
Evidemment, si le tracé avait pris la forme d'un aller-retour, comme sur le marathon de Lausanne, la direction du vent n'aurait pas joué le moindre rôle. Mais les organisateurs valaisans ne sont pas tombés dans ce piège: ils proposeront certes aux coureurs de faire quelques incursions dans plusieurs communes (11) de la vallée du Rhône, mais sans jamais que les participants ne doivent revenir sur leurs foulées.
La conséquence, mais elle est minime pour une épreuve qui se réclame populaire comme celle du Valais central, c'est que les chronos ne seront pas homologués par la Fédération suisse ni internationale.
Il reste à savoir si le fait d'organiser une course dans des conditions aussi favorables n'est pas un peu «triché». Les coureurs, même populaires, seront-ils fiers de leur exploit après avoir été à ce point avantagés? À cette remarque, Grégory Saudan oppose un argument imparable: à Boston, où se dispute l'un des marathons les plus prestigieux au monde, le départ est donné à Hopkinton, une localité située à 42km du centre-ville de la capitale du Massachusetts. Le parcours consiste donc en un long périple «à la valaisanne» et non en une boucle.
L'arrivée en juin prochain est prévue dans le décor majestueux de l'amphithéâtre de Martigny, après 42,195 km sans la moindre irrégularité. Le parcours (80m de dénivelé positif pour 120 de négatif) se veut en effet «plat comme le Jura», comme on dit en Valais, nouvelle terre d'accueil des chasseurs de temps.
Toutes les infos sur les différents parcours pour sportifs et gastronomes (stands de dégustations de produits du terroir) sont sur www.marathonvalais.ch