Fribourg perd une joueuse clé: «C'était le moment de partir»
Eléa, vous avez récemment rejoint Trévise. Est-ce le pendant féminin du célèbre club masculin, issu des vestiges du Benetton Trévise?
Il s'agit de deux clubs bien distincts. Je ne crois pas qu'il y ait de lien particulier entre les deux.
Vous entamez à 23 ans un nouveau chapitre, après douze ans à Elfic Fribourg. Comment se sont déroulés les adieux?
Effectivement, j'y ai fait la quasi-totalité de ma formation et de mon parcours basket. C'est là que j'ai grandi en tant que joueuse et en tant que personne, donc forcément, ça n'a pas été simple de quitter le club. Je leur ai expliqué les raisons qui me poussaient à partir cette année, et ils ont été très compréhensifs, donc tout s'est bien déroulé.
Quelles étaient justement ces raisons?
Je crois que c'était le moment pour moi de partir et de découvrir un autre championnat, une autre manière de jouer au basket. J'avais envie de me lancer un nouveau défi et j'ai aussi été encouragée dans ce sens par mes coéquipières de l'équipe de Suisse, qui jouent déjà à l'étranger. C'était quelque chose que je voulais vivre dans ma carrière de joueuse. Et puis, l'Italie est un bon pays de basket.
On sait qu’il est parfois difficile pour les Suissesses de s’exporter. Participer à l’EuroBasket avec la Suisse a-t-il facilité ce transfert?
Effectivement, partir à l'étranger n'est pas simple. Je pense que le fait d'avoir joué l'EuroCup avec Elfic pendant toutes ces années m'a donné une belle opportunité de montrer mes qualités au niveau européen.
On connaît relativement peu le championnat italien de deuxième division. Qu'en est-t-il du niveau réel, en comparaison avec la ligue suisse?
C'est difficile à dire, parce que le championnat de Suisse possède de très bonnes équipes comme Fribourg et Nyon, mais il y a aussi beaucoup d'écart avec les équipes moins bien classées. A l'inverse, le championnat A2 en Italie est beaucoup plus dense. De ce qu'on m'a dit, tout le monde peut battre tout le monde. Donc je verrai ce que cette saison nous réserve, à mon équipe et à moi.
A propos de l'équipe: comment se déroule votre intégration?
Pour l'instant, tout va bien. Le groupe est nouveau donc toutes les filles apprennent à se connaître en même temps. Cela aide pour l'intégration. Je n'arrive pas au milieu d'un noyau déjà formé. J'ai été bien accueillie par toutes les filles.
Vous parlez italien?
Pour la langue, tout se fait en anglais dans l'équipe, même si j'essaie de faire progresser mon italien! (Rires)
Quels sont les objectifs de Trévise, mais aussi les vôtres, à titre personnel?
Comme je l'ai dit, l'équipe est assez nouvelle. Le groupe est aussi très jeune, donc l'objectif est avant tout de progresser jour après jour pour faire avancer le collectif. On vise une qualification en play-offs, et ensuite on verra jusqu'où on peut aller. A titre personnel, j'aimerais apporter mon expérience au groupe et progresser sur le leadership que je peux avoir sur le terrain. Pour moi, c'est un nouveau rôle (réd: celui de la joueuse étrangère attendue), donc il y a plein de défis à venir.
Dernière question, Eléa. Est-ce que le fait de partir du plus grand club suisse de basket féminin pour rejoindre une équipe italienne de deuxième division améliore vos conditions de travail?
Dans les faits, ça ne change pas beaucoup. A Fribourg, j'étudiais en ligne en parallèle du basket. Ce sera toujours le cas cette saison, car il me reste une année de master.
