«On m'a enlevé le titre»: tensions aux Mondiaux de gravel
Avec 26 engagées sur les 121 coureuses au départ des Championnats du monde de gravel, samedi dans la région du Limbourg méridional, l’équipe des Pays-Bas faisait figure de grande favorite, à domicile. Et elle a tenu son rang.
Au terme des 131 kilomètres de course, la victoire est revenue à la sprinteuse Lorena Wiebes, qui a devancé dans l'emballage sa compatriote néerlandaise Marianne Vos. L’Italienne Silvia Persico a complété le podium.
Ce doublé batave crée cependant des remous au sein du collectif orange, car il résulte d’un scénario inhabituel, dans lequel les règles tacites du cyclisme n’ont pas été respectées.
Ce qu'il s'est passé? Dans le final de la course, l’équipe des Pays-Bas, sous l'impulsion de Yara Kastelijn, s’est lancée à la poursuite de l’une de ses propres coureuses, Shirin van Anrooij, qui avait attaqué à treize kilomètres de l’arrivée et qui semblait encore, à quelques hectomètres du but, en mesure de s’imposer.
L’arrivée surréaliste en vidéo ⬇️
Reprise dans la dernière ligne droite, au moment où Lorena Wiebes lançait son sprint, Shirin van Anrooij, émoussée par son effort solitaire, n’a pas pu répondre à la puissance de sa compatriote et a dû se contenter de la cinquième place. Une situation qui n’a pas manqué de la frustrer.
La pilule est d’autant plus amère pour elle que Yara Kastelijn, qui s’est sacrifiée pour permettre aux poursuivantes de revenir, était sa «colocataire de chambre» lors de ces Championnats du monde disputés aux Pays-Bas, et donc une personne proche.
Mais surtout, en adoptant cette stratégie, les Pays-Bas ont laissé filer un triplé qui leur semblait promis, comme l'a justement souligné van Anrooij:
En la jouant plus finement, la sélection néerlandaise aurait même pu s'offrir un retentissant quadruplé à la maison, puisque Yara Kastelijn, en travaillant dur pour ramener tout le monde, a abandonné toute chance au sprint, terminant à la quatrième place.
(roc)