Yvon Mvogo a dû faire des concessions pour retrouver sa place à Lorient
Après un été à espérer un nouveau défi, le gardien international suisse Yvon Mvogo a rempilé au FC Lorient, pire défense de Ligue 1 au moment d'accueillir samedi (17h00) Monaco, la meilleure attaque du championnat.
Les dernières heures du mercato sont propices aux surprises, comme l'annonce le 1er septembre que Mvogo avait finalement signé un nouveau contrat de deux saisons.
Fin juillet, dans L'Equipe, le président Loïc Féry avait semblé abandonner tout espoir de le faire rester dans le Morbihan. «Il aspire à autre chose. Il ne nous a pas montré jusqu'à présent qu'il était très intéressé par le projet», avait-il expliqué et si ce n'était «pas qu'une question d'argent», la nouvelle réalité financière du football français avait pesé.
Les Bretons avaient recruté au même moment l’ancien gardien de Pau, Bingourou Kamara (28 ans), mais comme numéro 2, et tenté de faire revenir l'enfant du club Illan Meslier, tombé en disgrâce à Leeds (Angleterre), avant de se heurter encore au mur des finances.
La volte-face in extremis de Mvogo, si elle a soulagé le FCL qui a récupéré le meilleur gardien de Ligue 2 la saison passée, n'a pas toujours été bien accueillie par les supporters.
«Pas un choix par défaut»
Yvon Mvogo s'est défendu devant quelques journalistes de la presse écrite locale, la semaine dernière:
A 31 ans, il avait voulu se «donner le temps de prendre la bonne décision pour (son) avenir en pensant à la perspective de la Coupe du monde 2026» à laquelle il compte bien participer avec la Suisse, après avoir raté celle du Qatar sur blessure.
Des contacts, il y en a eu mais, soucieux de ne pas laisser l'aspect sportif au premier plan, il a décliné «des offres alléchantes de ces pays au pouvoir financier illimité» ou celles de «grands clubs pour juste m’asseoir sur le banc de touche».
Entraînement privé et salaire baissé
Mvogo n'a pas chômé pendant ces longues semaines d'incertitudes. Le Fribourgeois a détaillé:
Il est aussi resté en «contact permanent avec l'entraîneur des gardiens» de Lorient, Ronald Thomas, dont il est très proche.
Et quand il a dû faire le constat qu'il ne trouverait pas «de bon mariage» ailleurs, il est revenu au bercail, mais avec des conditions revues à la baisse.
«Il y a une certaine différence par rapport à il y a trois ans (...) On sent que les moyens sont moins conséquents. Ça fait partie du jeu. A nous de jouer le jeu pour que tout le monde aille de l'avant», a-t-il commenté, philosophe, assurant que «l'argent n’est pas un levier de motivation» pour lui.
Une aubaine pour les Merlus qui ont connu un début de saison marqué par un 7-1 encaissé, sans Mvogo, face à Lille (3e journée) puis une défaite 4-0 à Marseille avec le Suisse, sans que sa responsabilité soit engagée sur les buts.
«Il connaît parfaitement nos principes. Il sait ce qu'on veut mettre en place (...) C'est un joueur qui a de l'expérience, sur qui on peut compter et donc qui rassure peut-être encore plus une défense», s'est réjoui jeudi l'entraîneur Olivier Pantaloni, qui comptera sur lui face à l'armada offensive monégasque (13 buts marqués).
«L’état d'esprit est juste magnifique. On se connaît de la saison dernière. On sait ce qu’on vaut. On ne lâchera rien. On a moins de moyens financiers mais on est onze soldats pour sauver le club (...) On va y arriver, j’en suis certain», a assuré Mvogo. (afp/yog)