A cinq minutes du lancement, c'est avec un pincement au coeur qu'on retrouve Laurent Delahousse et toute la clique de France 2 pour clore ces Jeux de Paris avec un spectacle qui s'annonce, Tom Cruise oblige, furieusement épique.
C'est à la Française Zaho de Sagazan, jardins des Tuileries et musée du Louvre en toile de fond, d'ouvrir le bal sur Edith Piaf et Sous le Ciel de Paris (puisque vous le demandez, il est clément, ça les changera de la cérémonie d'ouverture).
En parlant de truc humide! Voilà la coqueluche de ces Jeux et prodige de la natation, Léon Marchand, tout en costume Vuitton (on l'aurait préféré en maillot, cela dit) pour éteindre la vasque olympique, l'air solennel.
Direction le stade de France pour la suite des festivités. Bien installés dans leur loge, Emmanuel Macron et le président du CIO, Thomas Bach, font coucou à la plèbe qui s'agite joyeusement dans les gradins. En guise de coup d'envoi, une version de la Marseillaise revisitée et triste à chialer, digne d'un film de Noël. On nous prédit toutefos sur X qu'il devrait y avoir un sacrifice humain au milieu de la soirée, ça risque de devenir moins joli d'ici peu.
Comme le veut la tradition des Jeux Olympiques, le plus jeune médaillé du pays hôte sera sacrifié en l'honneur des dieux de l'Olympe, lors de la cérémonie de clôture de ce soir.
— Tom l'Histoirien (@L_histoirien) August 11, 2024
Félix Lebrun sera donc écartelé à 22h30 pendant le feu d'artifice final. pic.twitter.com/R2lGeYF7rp
En attendant, les porte-drapeaux des quelque 205 délégations entament un dernier tour de piste sur une planisphère à la sauce Star Wars. Une scène bien différente de la Seine précédente et, faute d'eau, forcément plus conventionnelle.
Une fois les porte-drapeaux bien installés, une marée de quelque 9000 athlètes, muscles tranchants et sourires saillants, entre à son tour, menée par la délégation canadienne. Ils n'ont même pas eu la décence d'entrer dans l'ordre alphabétique. Bah, c'est l'occasion de réviser notre géographie - et de découvrir, au passage, que le trampoline faisait partie des disciplines olympiques et qu'on a lamentablement loupé ça.
Les organisateurs de cette cérémonie avaient peut-être la trouille que l'ambiance soit un peu ronflante dans le Stade de France, parce qu'ils décident de lancer un karaoké géant. C'est délicieusement gênant, mais qui ne s'ambiance pas sur Emmenez-moi de Charles Aznavour (au bout de la Terreeeeeeeuuu)? Sans oublier des classiques inoubliables: Les Champs-Elysées de Joe Dassin (cocorico!), Gala et son increvable Feed from Desire qu'on a entendu à en vomir lors de la cérémonie, ou encore We are the champions de Queen. On se croirait à un apéro de boîte vers 22h10, au bout du vingtième verre de blanc.
Pour remettre un peu de droiture dans tout ça, les trois championnes du marathon féminin, fraîchement médaillées du matin-même, montent sur le podium érigé au milieu du stade (sans même un boitement), afin de recevoir leur dû.
22h11. Les intermèdes musicaux se succèdent, on lâche un premier baillement, vivement Tom Cruise. Lui aussi, peut-être qu'il s'est attardé à l'apéro au siège parisien d'Eglise de scientologie à Paris - ou qu'il a profité de distribuer des tracts à l'entrée du stade.
En attendant, c'est le «golden voyageur», accessoirement homme-caoutchouc-Ninja-Danseur-Contortionniste-Architecte-Photographe de son état, qui doit assurer le show. Flashs lumineux, jets de brume, roulement de tambour... Et le voilà! Dans un costume scintillant signé du seul et de l'unique, le styliste valaisan Kevin Germanier, s'il vous plaît.
Une chorégraphie en grande pompe plus tard pour combler le retard de Tom Cruise (qui pensait que les scientologues étaient de telles pipelettes?), au tour du pianiste Alain Roche d'entamer un petit morceau la tête en bas. Ces Valaisans, toujours là où on ne les attend pas.
Trois feux d'artifices, des anneaux olympiques qui flottent dans le stade et un nouveau clip rétrospectif grandiloquent, avant d'amorcer le grand final et la partie musicale - non sans un petit problème logistique, les athlètes étant cordialement priés de quitter la scène tout de suite pour laisser Phoenix jouer.
Succèdent Angèle, dont on avait un peu oublié l'existence, le rappeur cambodgien VannDa, puis le groupe new-yorkais Vampire Weekend. Los Angeles se profile dangereusement à l'horizon. Toujours pas de traces de Tom Cruise. Alors, pour combler l'attente, le président de Paris 2024 Tony Estanguet se fend d'un discours vibrant, fier et patriotique.
Après nous avoir rappelé le match retour des Jeux paralympiques qui commencent le 28 août, il cède la place à Thomas Bach. Pendant ce temps, bonne nouvelle! Tom Cruise a finalement trouvé le chemin du stade.
On entame l'hymne olympique à pleins poumons, on se file le drapeau de maire de Paris en maire de Los Angeles, on l'agite avec le même enthousiasme que lorsqu'Anne Hidalgo a plongé dans la Seine. L'Américaine H.E.R., elle, se lance dans une vibrante interprétation de l'hymne américain... quand enfin, le voilà.
La légende vivante de 62 ans enfourche sa moto avec panache et une énergie inégalée. Direction toute, Hollywood!
En moins de temps qu'il n'en faut pour dire «Maverick», nous voilà propulsés sur une plage gorgée de soleil et de palmiers, à Venice Beach, pour un show brûlant des Red Hot Chili Peppers, Billie Eilish et Snoop Dogg, déjà de retour à la maison.
Un shot de vitamine D et de bonne humeur bienvenue, avant la gueule de bois sévère qui attend les Parisiens.
Nous n'en sommes pas encore là. En France, Léon Marchand, torche à la main, achève son pèlerinage pour éteindre la flamme olympique, accompagné de cinq athlètes issus des cinq continents. Et nous donner rendez-vous dans quatre ans, pour de nouvelles aventures olympiques.