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Fête fédérale de lutte: les cadeaux improbables des lutteurs

Au total, un million de francs de cadeaux attendent les lutteurs ce week-end à Mollis.
Au total, un million de francs de cadeaux attendent les lutteurs ce week-end à Mollis. image: watson

Voici les cadeaux improbables des lutteurs à la Fête fédérale

320 prix attendent les dieux de l'arène, ce week-end à Mollis (GL). Et il y a des lots insolites. On vous en donne la preuve.
30.08.2025, 08:0930.08.2025, 08:09
Martin Probst / ch media

Le «temple des prix» de la Fête fédérale de lutte fascine toujours autant. Ce week-end à Mollis (GL), les lutteurs auront à nouveau l’embarras du choix. Mais comment tout cela fonctionne-t-il exactement? On répond aux principales questions.

Quel prix reçoit le roi de la lutte?

Le roi de la lutte gagne un taureau (Zibu, de son petit nom) et peut choisir de le garder ou non. Si l’animal retourne chez son éleveur – ce qui est généralement le cas –, le lutteur reçoit la valeur en argent. Le montant exact n’est pas communiqué, mais il tourne autour de 30 000 francs. En plus du taureau ou de l’argent, le roi reçoit aussi une cloche royale.

Zibu, le taureau du vainqueur, a une valeur d'environ 30 000 francs suisses.
Zibu, le taureau du vainqueur, a une valeur d'environ 30 000 francs suisses.image: keystone

Les lutteurs classés deuxième et troisième reçoivent eux aussi un prix vivant, avec la cloche assortie. La valeur de ces deux bovins n’est pas connue non plus, mais elle doit être supérieure à celle du cadeau le plus cher du temple, soit au minimum 20 000 francs.

Le roi et ses deux dauphins n’ont pas le droit de piocher dans le temple des prix, même si un objet leur plaît. Pour les six autres prix vivants, en revanche, les lutteurs suivants peuvent choisir. Ils peuvent aussi opter pour un autre lot.

Comment les autres lutteurs choisissent?

Les lutteurs passent l’un après l’autre, selon le classement final. En cas d’égalité, c’est le nombre de victoires qui tranche, puis celui des matchs nuls. Si ça ne suffit pas, on va jusqu’à l’ordre alphabétique. Et les années impaires – comme cette année – l’ordre se fait de Z à A.

Dix minutes avant leur passage, les lutteurs reçoivent un SMS pour éviter d’attendre devant le temple. «Malgré ça, il sera largement minuit passé quand les derniers auront choisi», explique Jean-Claude Leuba, responsable des prix.

Pour accélérer, quatre groupes sont formés: le samedi soir, les lanceurs de pierre choisissent; le dimanche matin, les lutteurs éliminés après quatre combats; l’après-midi, ceux stoppés après six combats. Pour éviter que ces derniers raflent les meilleurs cadeaux, les lots correspondant à leur catégorie sont signalés clairement.

Que trouve-t-on dans le temple des prix?

De tout! Des cloches traditionnelles, des meubles en bois gravés, mais aussi de l’électronique dernier cri, des jacuzzis de luxe ou même une petite voiture. Au total, un million de francs de cadeaux attendent les lutteurs. Les organisateurs voulaient que chacun des 274 lutteurs et 50 lanceurs de pierre reparte avec un prix d’au moins 1 000 francs. Pari tenu.

Plutôt un lit ou un scooter?
Plutôt un lit ou un scooter? image: keystone

Parmi les curiosités: une grande maison pour abeilles sauvages, un séchoir à foin, une plateforme élévatrice électrique, un bateau à moteur ou encore une année entière de livraison de boisson préférée.

Quels prix sont les plus prisés?

Les cloches restent incontournables. Ces grosses cloches en acier décorées servent souvent de souvenir pour marquer un succès particulier. «Collectionner les cloches devient presque une addiction», reconnaît le champion bâlois Adrian Odermatt.

«Il y en a toujours une qu’on veut absolument»
Les cloches restent particulièrement appréciées des lutteurs.
Les cloches restent particulièrement appréciées des lutteurs.image: keystone

D’autres préfèrent du pratique: un sèche-linge, un lit, du mobilier. Souvent, femmes ou compagnes accompagnent les lutteurs pour éviter des choix trop farfelus. A Mollis, chacun peut entrer avec une personne dans le temple.

Cela n’empêche pas quelques coups de folie. Sven Schurtenberger, lutteur de Suisse centrale, raconte:

«J’ai déjà pris la Harley. Mais la plupart du temps, je demande à ma copine ou à mes parents ce dont ils ont besoin.»

La moto, il l’a depuis revendue.

Les lutteurs peuvent-ils revendre leurs cadeaux?

En principe oui, mais il existe des exceptions. Certains organisateurs l’interdisent. Par exemple, au règlement de la Fête de Suisse centrale de cette année figurait noir sur blanc: «Les lutteurs n’ont pas le droit de vendre, échanger ou offrir les prix gravés». A Mollis, rien de tel. Mais pour Leuba, c’est une question d’honneur:

«Tout le monde devrait savoir que ça ne se fait pas»

Mais il nuance: «Parfois, on reçoit un objet qu’on a déjà. Dans ce cas, mieux vaut le revendre ou le donner». De préférence à des proches. Par contre, mettre les cadeaux sur des plateformes publiques, ça passe mal dans le milieu.

Qui offre tous ces cadeaux?

Avant la fête, entreprises et particuliers pouvaient se porter donateurs. Une cloche coûtait de 1 300 à 12 500 francs selon le modèle.

En échange, les donateurs étaient mentionnés comme sponsors et recevaient des billets. A partir de 750 francs, on avait droit à une place sur la pelouse; à partir de 4 000, à deux places couvertes en tribune, avec la possibilité d’en rajouter une par tranche de 2 000 francs supplémentaires.

Le taureau du roi a été offert par un fromager glaronnais. Au total, 471 donateurs ont participé. Après la fête, chacun reçoit une lettre – souvent manuscrite – du lutteur qui a choisi son cadeau, pour le remercier.

Les cadeaux deviennent-ils toujours plus luxueux?

Non, selon Jean-Claude Leuba:

«Il y avait déjà des jacuzzis, des motos et autres auparavant. J’ai même l’impression qu’à Mollis, on a volontairement mis plus de tradition»

Les organisateurs ont aussi limité une tendance grandissante: les dons en argent ou bons d’achat des grands distributeurs, très populaires parce qu’ils sont utilisables partout et passent inaperçus. «Nous en avons quelques-uns, mais volontairement peu, pour préserver les traditions», précise Leuba.

A Mollis, les prix ne seront pas plus luxueux que lors de certaines éditions précédentes.
A Mollis, les prix ne seront pas plus luxueux que lors de certaines éditions précédentes. image: keystone

Même si la valeur totale du temple de Mollis n’a pas augmenté par rapport aux éditions précédentes, la tendance générale reste à la hausse. Certaines fêtes refusent déjà des cadeaux trop chers, dépassant même la valeur du taureau du roi. A Mollis, ça n’a pas été le cas. Mais la présence, par exemple, d’un bon d’un cabinet fiduciaire montre bien que de plus en plus d’argent circule dans le monde de la lutte.

Les lutteurs doivent-ils payer des impôts dessus?

Oui, quand certaines conditions sont réunies: par exemple quand un prix vivant est converti en argent ou quand un cadeau ne compte pas comme simple équipement ménager. «Reste à savoir si tout est vraiment déclaré en pratique», glisse un initié.

Les cadeaux sont toutefois exemptés des prélèvements imposés par l'Association fédérale de lutte suisse (AFLS) sur les revenus publicitaires. Car pour leurs contrats de sponsoring, les lutteurs doivent céder 10 % à l’AFLS, argent destiné à soutenir la relève.

Adaptation en français: Yoann Graber

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