Loris Rouiller a participé pour la première fois dimanche à une course de vélo mémorable, une compétition qui ne ressemble à aucune autre et que le Vaudois de 23 ans avait cochée de longue date dans son agenda. «C'était une des épreuves sur laquelle je voulais absolument m'aligner afin de vivre l'expérience de cette étape mythique sur neige.» Il n'a pas été déçu du voyage.
«Rouler sur la neige, c'est un peu comme sur du sable, mais ça reste très spécial. C'est unique, même. Je n'avais jamais eu de sensations pareilles. Moi qui suis un coureur plus technique que puissant, j'ai eu énormément de plaisir.» Une des particularités de la course sur neige tient dans le fait qu'elle permet aux meilleurs «pilotes» de rivaliser avec ceux qui ont les plus grosses cuisses du peloton. Les premiers ne sont pas désavantagés face aux seconds, à condition bien sûr de faire les bons choix.
Le Vaudois reconnaît sans peine que cette épreuve italienne a de quoi décourager même les plus endurcis. «C'est le genre de course qu'on aime quand tout se passe bien et qu'on a un bon feeling sur le vélo. Mais si ce n'est pas le cas, on peut ne pas aimer du tout.»
Lui-même a éprouvé quelques réticences lorsqu'il a posé ses roues sur la neige du Trentin pour la première fois, le samedi précédent la compétition. «Lors de mes deux premiers tours de reconnaissance, je n'avais pas de bonnes sensations, mais dès la troisième boucle, ça a mieux été. J'ai su comment il fallait rouler et avec quel profil de pneus, quelle pression, etc.»
Quand on dispute une course à 1200m d'altitude sur un terrain enneigé, il s'agit de bien s'habiller (même si le froid sec du nord de l'Italie est moins mordant que celui, humide, d'autres étapes du circuit hivernal) mais aussi et surtout de choisir le bon matériel pour son vélo.
Malgré toutes ses précautions, Loris Rouiller n'a terminé que 16e d'une course de 7 tours d'un peu plus de 2km chacun. Un résultat en-dessous des attentes. «J'étais bien parti, mais j'ai perdu beaucoup de temps en prenant une mauvaise décision: alors que j'aurais dû courir en portant mon vélo, je suis resté sur ma selle.» Victime ensuite d'un incident mécanique (il a déraillé), le résident de Belmont-sur-Lausanne a dû repartir depuis l'arrière.
Il préfère garder en tête sa «super remontée» et a bien l'intention de regoûter aux lacets de Vermiglio, du nom de la localité de Val di Sole qui héberge la course.
La course devrait avoir lieu pour la quatrième année consécutive seulement. C'est donc une jeune épreuve, mais elle est si différente de toutes les autres qu'elle est déjà devenue incontournable.
«J'espère qu'il y aura davantage d'étapes comme celle-ci au calendrier», glisse Loris Rouiller, et il n'est pas le seul. La coureuse italienne Sara Casasola expliquait ce week-end dans les colonnes de La Repubblica qu'elle aussi aimerait voir davantage d'épreuves sur neige. Un souhait non dénué d'intérêt:
«Les JO sont le rêve de tout coureur, relevait Sara Casasola. Toutes les disciplines du cyclisme y sont déjà représentées, sauf le cyclo-cross. C'est un sport que l'on pratique cinq mois par an et c'est bizarre qu'il n'ait pas sa place. C'est peut-être dû au fait que c'est une spécialité à la limite de l'été et de l'hiver, et qu'il n'y a qu'une seule course par an sur la neige. On pourrait en avoir d'autres tout au long de la saison.» Pour un jour, peut-être, devenir la 16e discipline des JO d'hiver.