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Basketball: la présence de la NBA à Paris agite l'Europe

Deux matchs sont au programme cette semaine dans la capitale française: ils opposeront jeudi et samedi les San Antonio Spurs aux Indiana Pacers.
Deux matchs sont au programme cette semaine dans la capitale française: ils opposeront jeudi et samedi les San Antonio Spurs aux Indiana Pacers.

La présence de la NBA à Paris agite l'Europe

L'irruption à court ou moyen terme sur le marché européen de la puissante NBA, clairement ambitionnée par ses patrons présents à Paris cette semaine, agite le microcosme basketball du Vieux Continent.
22.01.2025, 16:57
Nicolas KIENAST / afp
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«Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoutent», faisait dire Michel Audiard à Jean-Paul Belmondo dans le film Cent mille dollars au soleil. Et quand la NBA, assise à partir de la saison 2025-2026 sur 76 milliards de dollars (environ 73 milliards d'euros) de droits télévisés (jusqu'en 2036), avance ses pions en Europe, celle-ci s'agite.

Le «commissioner» de la ligue, Adam Silver, manque rarement depuis six mois l'occasion de souligner sa volonté de mettre un pied en Europe au-delà des matches de saison régulière qu'elle organise chaque année à Paris depuis 2020. Dont deux jeudi et samedi à Bercy, entre les San Antonio Spurs de Victor Wembanyama, d'ores et déjà une des stars de la Ligue, et les Indiana Pacers.

Présent à Lille en août lors des Jeux olympiques, Adam Silver évoquait «l'appétit de propriétaires de franchises d'investir davantage dans le basket mondial».

«Il n'y a pas de plan spécifique pour l'instant concernant l'Europe, si ce n'est que nous acceptons d'examiner de près cette opportunité»
Adam Silver en septembre

Et le patron de la NBA d'ajouter: «Je pense qu'il existe un consensus sur le fait que le niveau d'intérêt pour le basketball en Europe n'est pas proportionnel à ses activités commerciales».

C'est particulièrement le cas de l'Euroligue, compétition privée et quasi fermée créée en 2000 par les grands clubs européens, qui ont quitté le giron de la Fiba (Fédération internationale) en grande partie justement pour accroître leurs revenus.

Un quart de siècle plus tard, elle brille par son intérêt sportif mais la très grande majorité de ses participants perd de l'argent: par exemple 20,8 millions d'euros pour le Real Madrid lors de la saison 2023-2024, selon les médias spécialisés. La faute notamment à des droits télévisés quasi inexistants, en dépit du contrat signé avec l'agence de marketing IMG, renouvelé il y a deux semaines jusqu'à la fin de la saison 2035-2036, plus d'un an avant son terme.

Difficile d'y voir une simple coïncidence, un mois après que l'Euroligue a décidé d'organiser le prochain Final Four (23-25 mai) à Abou Dhabi, une première hors d'Europe. Contre un chèque de plusieurs dizaines de millions d'euros, selon les médias spécialisés, et afin de trouver des relais de croissance vers un marché (celui du Proche-Orient) que la NBA a déjà investi (matches de pré-saison).

«C'est bon d'avoir quelqu'un qui vous soutient et avec qui vous pouvez travailler main dans la main pour faire croître le produit. Et évidemment, de maintenir tout le monde ensemble en cette période turbulente», s'est félicité le PDG de l'Euroligue, Paulius Motiejunas, auprès du site américain The Athletic.

Selon l'Euroligue, le nouvel engagement implique le renouvellement des licences longues durées octroyées aux 13 clubs actionnaires, qui s'engageraient donc à rester dans la compétition jusqu'en 2036.

Mais il comporte aussi des clauses de sortie mentionnées par le président d'IMG, Adam Kelly, à The Athletic: «Si les résultats ne sont pas au rendez-vous des attentes, nous ne retiendrons jamais les parties via des contrats injustes». Une sorte de «poker menteur», où chaque camp avance ses positions, semble s'être engagée, selon l'expression utilisée auprès de l'AFP par Philippe Ausseur, président de la Ligue nationale de basket (LNB).

Garder «la structure du basket européen»

«Aujourd'hui, tout le monde s'observe. Je pense qu'il faut attendre d'y voir un peu plus clair, mais à mon avis à ce stade rien n'est figé, y compris d'ailleurs, je pense, avec l'Euroligue», ajoute le patron du secteur professionnel masculin français. Le secrétaire général de la Fiba, Andreas Zagklis, avait de son côté confirmé en décembre «des discussions en cours» avec la NBA, dans le respect «des sélections et des championnats nationaux».

Adam Silver avait en août réfuté vouloir «modifier le coeur du basketball européen», très différent de son homologue américain. «Quoi que nous fassions, il est important que cela s'inscrive dans la structure du basket européen.»

Sous quelle forme, justement, la NBA, qui conçoit la balle orange avant tout comme un business et un divertissement, pourrait-elle arriver en Europe? Un partenariat commercial? Des matches entre ses franchises et les équipes européennes? Une compétition, existante ou non, labellisée NBA Europe? «Le mois prochain, nous verrons où nous en serons», disait en décembre Andreas Zagklis. Nous y sommes.

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