Le symbole est très puissant. Paris, l'une des plus grandes et prestigieuses villes de la planète, boycotte officiellement la Coupe du monde de foot au Qatar (20 novembre au 18 décembre).
La municipalité a décidé lundi, à l'instar d'autres cités françaises comme Marseille ou Bordeaux, de ne diffuser aucun match de la compétition. Pas même si la France, championne en titre, réalise un beau parcours. En cause: «les conditions de l'organisation de cette Coupe du monde, tant sur l'aspect environnemental que social», a expliqué à l'AFP l'adjoint à la mairie de Paris, Pierre Rabadan.
Si aucun écran géant ne sera installé dans la capitale française, il y en aura bel et bien un à 500 km de là. Sur la plaine de Plainpalais, à Genève. Contrairement aux autorités parisiennes, la ville de Genève ne boycottera pas ce Mondial si controversé. Elle maintiendra sa fans zone, gérée par la société Nepsa. Frédéric Hohl, directeur de cette dernière, s'en réjouit:
La maire de Genève, Marie Barbey-Chappuis, est du même avis:
La politicienne réagissait, dans Le Temps, à une pétition déposée au Conseil municipal par le socialiste Pascal Holenweg. Son nom est explicite: «Pas de fan-zone pour le mondial de la honte». Elle a récolté près de 300 signatures. «C'est ridicule!», peste Frédéric Hohl. «Cette pétition a sept ans de retard. Et si elle aboutit, ce ne sera pas avant une année.» Soit bien après la fin de la Coupe du monde.
Autrement dit, les chances que les festivités soient annulées dans la cité de Calvin sont nulles. D'autant plus que si c'était le cas, la ville devrait lourdement dédommager l'organisateur (La Tribune de Genève évoque un chiffre de 2 millions de francs).
Du coup, le directeur de Nepsa peut se projeter sur l'installation de cette fans zone de Plainpalais. «Elle comprendra une tente de 4000 places tempérées et une autre de 450 places», détaille-t-il. «Autour, il y aura des stands avec de la nourriture hivernale, comme des fondues.»
A Sion, les amateurs de foot devront rester entre quatre murs. Il n'y aura pas de fans zone. «Ce n'est pas une tradition dans cette ville», explique sa responsable communication, Judith Mayencourt.
Le Temps relate que deux fans zones seront mises sur pied à Delémont (JU) suite à des initiatives privées, sous réserve de restrictions énergétiques cantonales ou fédérales. A Neuchâtel, les supporters pourront se rassembler autour d'un écran dans le bâtiment de la Cité universitaire. La ville, qui n'organise rien d'elle-même, a accordé l'autorisation à un privé.
Fribourg non plus n'aménagera rien, et aucune demande privée n'a pour l'instant été déposée. Lausanne, finalement, s'est clairement positionnée contre le Mondial qatari. Comme Paris, la capitale olympique boycotte l'événement: «La ville invoque des motifs de droits humains, de droit du travail et écologiques», explique Le Temps. Mais elle n'est pas fermée à des propositions de particuliers.